Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
Paris-Kyoto
13 juin 2013

"La nuit, tous les chats sont gris" (même en Suisse)

DSC01575

DSC01542

DSC01559

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Lors d'une fête d'anniversaire un peu particulière, j'ai réussi à m'échapper d'une discussion dont la tournure était moyennement amusante. A la question de trop, je lui ai simplement répondu: "Et toi?". Les quelques secondes de surprise qui ont suivi m'ont permis de m'approcher du buffet, me servir un verre d'amaretto et me glisser discrètement vers un petit groupe formé près de la fenêtre. Il y avait donc F., pantalon bien coupé, chemise blanche et gilet d'un créateur anglais aux rayures colorées. Après m'avoir déclaré solonnellement "Je suis philosophe", un hymne a retenti un peu fort dans les haut-parleurs du salon expliquant aisément l'arrivée soudaine de la voisine du dessus, visiblement non partisane, nous menaçant d'appeler la police. 

Les mots d'excuses de rigueur prononcés, la soirée a repris son cours une fois la porte d'entrée refermée. 

Sur le chemin du retour, la bruine froide et la fatigue m'ont fait hâter le pas. C'est à ce moment là que j'ai brusquement senti une angoisse sourde lorsque mon épaule gauche a été frôlée par la main d'un inconnu. Dans un français approximatif, il a exigé que je lui donne mon portable et, tant qu'à faire, mon Ipod. Je crois que le malheureux n'a jamais eu autant de peine à arracher un modèle 24 heures de Darel. C'est sans doute ma résistance qui m'a valu un plaquage au sol et quelques coups comme font les rugbymen professionnels. A ce stade des opérations, j'ai regretté avoir choisi, lorsque j'étais enfant, le tennis et la pratique du piano comme activité extra-scolaire. Tout cela s'est passé dans un quartier résidentiel profondément ensommeillé au pied de la maison où j'ai grandi et où je reviens de temps à autres pour des raisons qui m'échappent parfois. Au moment des faits, je ne connaissais pas encore les deux techniques d'auto-défense dont G. me parlait quelques jours plus tard sur la terrasse du bateau lavoir, illustrant ses propos par des gestes de fin connaisseur. En l'écoutant, j'ai secrètement prié pour que je n'aie tout de même jamais besoin de les employer à l'avenir. 

Au commissariat, j'ai entendu la déposition d'un couple de retraités: "Bonsoir, nous avons un petit souci. La vitre arrière de notre voiture a été brisée et certaines choses nous ont été volées. Il y avait notamment un parapluie et quelques sandwichs."

(...) 

Dans un état second le lendemain matin, le corps endolori, Cyn. m'a proposé de nous voir "dans un endroit chou". Elle était déjà devant le café, au moment de mon arrivée, un petit sac en papier vert rempli d'une boîte de biscuits au chocolat en forme de coeur et d'un paquet de thé au jasmin aromatisé au litchi "pour ton goûter cet après-midi". 

Ce week-end là, le sommeil a été mon refuge. Celui dans lequel je me suis protégée des phrases inadaptées prononcées dans un élan de maladresse certain, mais dont il m'est de plus en plus difficile de justifier. 

Le lundi matin, sur le chemin de la manufacture où l'on m'attendait en blouse blanche pour traduire des méthodes de vérification d'étanchéité, d'emplacement de balancier à spirale, de porte piton et de pont de barillet, sans compter la stabilité d'amplitude, mon café à l'emporter dans la main droite, j'ai été heureuse de trouver dans la poche de mon imperméable, un flacon de vernis à la teinte cerise qui allait bientôt colorer chacun de mes gestes.

Publicité
Publicité
Commentaires
O
Cher Docteur G, <br /> <br /> je réalise que votre dernier commentaire a apporté autant de plaisir qu'un vernis à la teinte cerise (top five des plaisirs quotidiens)
Répondre
D
Y'a-t-il un portrait robot-toasteur des sandwichs?
Répondre
Paris-Kyoto
Publicité
Publicité