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Paris-Kyoto
29 décembre 2011

2011 en texte: 過去にばかり振り回されないで前を向いて歩いて下さい*


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Parmi les anecdotes griffonées à la va vite, souvent difficiles à relire, ratures, croquis, tentatives d’esquisses du réel, coupures de presse, photographies, mots dont on ne saisit plus vraiment le sens, ni l’importance (s’il y en avait une…), on retrouve des souvenirs qu’on avait oublié, comme peuvent l'être des pièces d’un puzzle en construction.

Arrivée en fin d'année, c'est un moment dont je m'en passerai difficilement. Cette légère plongée dans le passé permet de donner enfin un peu de temps aux événements et aux émotions vécus parfois trop vite.

Mettre les curseurs à 0 et faire de l’ordre dans mon esprit avant une nouvelle étape font partie d'une sorte de petit rituel des derniers jours du mois de décembre.

En aucun cas, cette brève intervalle n'est faite avec le souci de fouiller le passé comme le ferait un archéologue ou avec l'éventuel risque de ressasser des idées noires. Elle est plutôt vécue de manière à pouvoir prendre son élan et dans le but de ne pas reproduire les mêmes erreurs.

Ainsi, cette année, j’ai appris à faire un chai masala, dans les règles de l’art, à même le sol, sur un petit réchaud à gaz dans une cuisine indienne dans laquelle il faisait un peu froid et sombre, découvert avec plaisir les photos personnelles de Charlotte Perriand au Petit Palais, particulièrement aimé me faufiler entre les voitures en taxi moto depuis CDG à mon retour de Tokyo avec 2 valises en surpoids, attachés par une technique très rudimentaire (« juste deux câbles ?! Vous êtes sûr que ça va tenir ?! »), eu l'impression d'être dans Tintin au pays de l'or noir lors de mon passage à Doha, adoré boire une pinte dans un pub bondé en plein coeur de Londres, ou encore dû rapidement intégrer qu’il y avait une heure de décalage à Helsinki, sans quoi j’aurai sans doute raté mon vol… (Mais quelle idée aussi de mettre des boutiques Marimekko et de Moomin dans un aéroport ?)

Il y a eu beaucoup de moments amusants aussi comme, entre autres, à une soirée d’anniversaire, lorsqu’un garçon habillé de manière très hipster, mais dont le monologue était éreintant, m’a demandé après un temps de réflexion, qui mettait finalement un peu de suspense: « Il y a très peu de Caucasiens au Japon, tu ne trouves pas ? » Afin de m’échapper à cette discussion, j'ai tenté une ruse en lui répondant: « Heu… attends, je reviens, je vais vite me chercher un verre. » (Je sais, c’est très lâche. Mais de temps en temps, il faut se mettre à la place des autres.) 

J'ai aussi le souvenir, lors d'une visite à l'exposition de Chalayan aux arts déco, d'un provincial en goguette qui, avec une voix relativement puissante, a soudain arrêté net les chuchotements très posh de parisiens, en posant la question suivante à sa compagne « Mais c’est de l’art ou de la mode ? » Il venait sans doute, sans le savoir, de mettre le doigt sur le sujet de philo du bac 2012.

Bien qu'il aurait été possible d'éviter certaines rencontres, comme celles avec des personnes aussi délicates que des camions citernes, d'écouter la playlist italienne « spéciale Eros Ramazotti » un samedi matin (pardonnable si ça avait été un live), d’offrir mon gros coup de cœur littéraire de l’année Rien ne s’oppose à la nuit lors d’un bal de pompiers improvisé dans mon salon ou de me faire complètement avoir par une vieille dame (une véritable reine du marketing), qui a réussi à me vendre une pomme pour « les enfants de Tchernobyl », à côté d'un groupe de l'armée du salut qui chantait des chansons de saison, un soir où je devais avoir une tête de castor fatigué, ces souvenirs font parties d’un tout, distillés dans un laps de temps plus ou moins large qui, avec du recul, me font sourire même si certains étaient, sur le moment, relativement douloureux. 

J’ai eu de gros de cœur culinaire aussi avec un potage, qui sent les dimanches à la campagne, composé simplement d’orge perlé, poireaux, carottes et lard fumé ou aussi avec les spaghettis à l’huile de truffe, parmesan râpé, roquette crue et poivre moulu servi dans une petite cuisine carrelée. L'dée d'avoir des recettes d'un tataki de saumon ou celle de la salade de papaye verte dans mon agenda me plait aussi car c'est toujours un moment réjouissant lorsque je tombe dessus par hasard.

Au final, même si nos vies ne ressemblent pas à celles d’un bisounours un jour d’été, elles sont remplies de petits et de grands combats mais aussi de petites et de plus grandes victoires.

 

 

* "Ne reste pas déroutée par le passé et va de l'avant, en ayant le regard dirigé vers le futur." C'est ce que m'a écrit, l'air de rien, ma mère, dans son dernier mail, envoyé de son IPad dernière génération. 

 

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