En février, j'ai aimé...

- les joggings en solitaire au bord du lac, gelé par endroit, avec un vent qui pique le visage. On en revient les joues rouges et étrangement apaisée. Ce moment atteint le top ten lorsqu'après la douche, un grand bol fumant d'udons aux épinards, poireaux et oeuf nous attend dans la salle à manger. Préparé l'air de rien par ma mère, j'aime quand elle me dit: "je suis désolée, je n'ai fait que ça" alors qu'elle sait très bien que c'est l'un de mes plats favoris les jours d'hiver.  

- découvrir le nouvel appartement de JJ et surtout sa salle de bain aux lampes retro. Je réalise que mon petit frère n'est plus si petit que ça. Notre relation, qui évolue constamment au fil des années et des événements, reste unique à mes yeux.

- Regarder D. préparer avec un calme olympien un dîner pour 6 personnes, qui ne se connaissent pas, dans une cuisine toute petite sous les toits.

- Eclater de rire sur une terrasse face à une église blanche, un après-midi moins froid qu'à l'ordinaire, lorsqu' O. a déclaré: "Tolbiac, ce n'est pas du tout chic et c'est à l'autre bout de Paris. L'Andalousie, c'est beaucoup plus proche." Evidemment, nous parlions d'avantage du concept que des lieux en question. 

- Slalomer sur des pistes vides à 2300 m d'altitude des jours de grand soleil. 

- Entendre, dans une salle d'attente particulièrement éclairée, une fille avec un diadème brillant dans les cheveux et au maquillage parfait annoncer comme l'aurait fait une actrice de théâtre simulant le chuchotement : "Ce n'est pas encore officiel mais Marc Jacobs reprendrait Dior."

- Traverser Paris d'un bout à l'autre, déjeuner dans un restaurant italien avant de filer à Chinatown, poursuivre par  un film en italien, faire des courses chez Marks and Spencer (craquer pour des beans à la tomate, juste parce que le packaging est joli) et terminer la journée par un concert d'un groupe londonnien.

- coller un timbre sur une carte à l'effigie d'une couverture d'un ancien numéro de Vogue et la glisser dans la fente "étranger" de la poste. Se réjouir que H. la trouve dans sa boîte aux lettres à Stockholm. 

- Déplacer tous les meubles de mon appartement, se débarrasser des choses inutiles, faire de l'ordre, avoir l'impression d'un renouveau. 

- Les tentatives pour trouver les "meilleurs nems de tout Paris".

- Recommencer à écrire. Prendre des notes, se surprendre à rêvasser et vite noter l'idée avant qu'elle ne disparaisse. 

- Faire des listes. Des listes de livres, de morceaux de musique, de bonnes adresses de restaurants, bars ou boutiques, d'expo à voir, de recettes à tester et des choses à faire ou à acheter.

- Faire des longueurs dans une piscine entourée d'arbres. Ces trente minutes (ou quarante les jours de grand courage) sont comme une petite bulle de calme malgré les nageurs qui éclaboussent plus que nécessaire leurs voisins mais qui doivent certainement évacuer le stress d'une journée éreintante. 

- Faire une razzia chez "City Pharma" (26 Rue du Four dans le 6e) et voir des femmes, aux yeux de serpent, presque se battrent pour trouver une it-cream à un prix défiant toute concurrence.

Au final, j'ai particulièrement aimé ce mois de février parce qu'il a été question de transition, de quotidien chamboulé, de soif de faire de nouvelles choses avec plus d'énergie et de prendre parfois le temps de reprendre pied.