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Paris-Kyoto
25 avril 2013

D'une saison à une autre

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Ce samedi matin, jour de marché, après avoir acheté un chausson aux légumes et une brick à la viande sur un stand rue de l'Ale, restées quelques secondes en admiration devant la fine sélection du petit fromager, pris un jus d'orange pressés en take-away, passées devant la boutique Olive & Co, dont nous avons dit beaucoup de bien (on a le droit, maintenant que tout est fini), et remarqué que la saison de l'ail des ours et des orties était finalement arrivée, c'est sur une terrasse, Place de la Palud, que nous avons commandé un "renversé" et mis nos Ray Ban. 

Nous avions un peu moins de deux heures pour nous raconter tout ce qui s'était passé depuis trois semaines. Il allait donc falloir ruser, tels deux renardeaux. 

Il a été question d'un tartare de boeuf découvert dans un restaurant qui ne payait pas de mine dans les hauts de la ville, d'anecdotes contées avec beaucoup d'amusement (tout est une question de nuance), de ces fameux moments "cadeaux" comme lorsque l'on se retrouve à l'arrière d'un scooter au bord du lac, encore mieux avec une étole Hermès prêtée pour l'occasion autour du cou, du concept de prendre un taxi à 5 heures du matin avec un ballon en forme de dauphin rose rempli d'hélium, de la tendance du vernis blanc, d'une conférence donnée par Francesco Della Casa sur l'architecture genevoise, de nos derniers coups de coeur cinématographiques Story we tell et Searching for Sugarman en tête de liste, des bracelets Cruciani en dentelle ou encore de l'admiration que l'on peut porter à certains corps de métier: "On aime les photographes." A quoi elle m'a répondu en riant: "M., on aime surtout le musée de la photo à Winterthur."

Pendant ce temps, à Kamuli, H. effectue des opérations chirurgicales dans des conditions précaires, offre des bonbons suédois aux enfants, écrit ses mails à la lueur d'une bougie lors des coupures quotidiennes d'électricité, apprend beaucoup de ses patients et écoute Coldplay avec les infirmières de l'hôpital en sirotant quelques bières locales en fin de journée. 

Sur le trajet de Lausanne à Genève, j'ai relu en diagonale l'un de mes synopsis. La concentration et l'envie manquaient, mon attention s'est naturellement portée sur le paysage qui défilait de la fenêtre du train. Son "As-tu passé une bonne journée?", simple mais surtout inattendu, je doute d'ailleurs qu'il s'en souvienne, alors qu'il servait le vin, m'est soudain revenu. Le temps de ma réponse, je me rappelle avoir eu le même sentiment rassurant que lorsqu'on se blottit dans le creux d'un gros canapé. En traversant les vignobles de la Côte, j'ai repensé aux éclairs étoilés, dégustés à deux pas de l'église Saint-Sulpice quelques jours auparavant, un soir où le mélange entre fierté parisienne et enthousiasme américain avait très bien fonctionné et sourit en me remémorant le message envoyé à SL un peu avant dix heures du matin: "je vais tenter la recette du haemul pajeon" et qu'elle aie été capable de me répondre 4 minutes après "moi aussi, mais je remplacerai le bulot par du poulpe" et que tout ça aie sens.

Pendant ce temps, JJ essaie de gérer les derniers ajustements avant son départ imminent pour Tokyo, là où les défis en version originale l'attendent de pied ferme, A. achète des trofiette en Italie, Mo. tente de trouver de nouveaux repères à Bombay, ville de son expatriation, et N. explique, à propos du contenu de son dernier livre: "J'ai beaucoup parlé de son absence après notre rupture. C'est drôle, je crois que je fais partie de ces types qui sont plus fidèle aux souvenirs qu'à la personne."

Un matin froid et pluvieux, où il manquait, dans mon sac en toile, quelque chose à mettre par dessus un polo blanc trop estival, j'ai aimé croiser Cyn sur la petite Place du Bourg de four et qu'elle me dise "si tu as un peu de temps, viens donc boire un thé chez moi." Elle a mis To build a home de Cinematic Orchestra "parce que ça va bien avec cette maison", fait chauffer de l'eau et, tandis qu'elle réservait son billet pour le concert de Woodkid au Montreux Jazz, j'ai mis deux cuillères généreuses de "Bonheur à Paris" dans sa nouvelle théière. Alors que nous entendions la pluie tomber, ce qui avait l'avantage de rendre ce salon encore plus cosy, je lui ai parlé d'un vin, bu la veille, que j'appréciais particulièrement. Le soir même, elle m'envoyait un message avec la photo de la bouteille du Dôle des Monts pour me dire "Je suis en train de le goûter, il est trop bon." 

Dans le TGV, j'ai aimé voir mon Darel rempli de double crème de Gruyère, de meringues et de chocolat au champagne. Alors que mon voisin, qui sentait fort le tabac, trichait sur sa grille de mot-croisés en regardant les réponses à la fin de son carnet, j'ai feuilleté mon agenda trop rempli et griffonné sans ménagement. J'ai eu un peu le vertige en voyant les éléments en suspens qui me restaient à effectuer. Je crois que c'est à ce moment là que j'ai envié la démarche du monsieur assis à côté de moi. Moi aussi, j'aurai bien voulu trouver les solutions en allant guigner, l'air de rien, la fin de son carnet. 

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